CHAPITRE 1
APERÇU GÉNÉRAL DES DEUX LANGUES :
1.1 La langue française
1.1.1 Histoire :
Le français est une langue romane parlée en France, dont elle est originaire, ainsi qu’en Belgique, au Canada, au Luxembourg, en Suisse et dans 51 autres pays, principalement situés en Afrique, ayant pour la plupart fait partie de l’ancien empire colonial français ainsi que la République démocratique du Congo, ancien Congo belge.
Il sera impossible de traiter l’origine du français sans mentionner les époques suivantes :
i Epoque pré-gauloise
Cette époque était marquée par l’apparition de quelques vocabulaires des anciens lieux historiquement connus. Ce sont les cités grecques de la Méditerranée, Nice (Nikaia, «la victorieuse »), Marseille(Massalia), Agde (Agathé tuché, « la bonne fortune») ces villes parlaient le grec.
Mais il n’existait aucun document écrit associé à la codification de la langue. Ce que l’on fait à ce moment-là vient de substances surtout dans le domaine des noms de lieu (de montagnes ou de sites géographiques, de rivières etc.). On constate que dans l’actuelle catalogue française vivaient des Ibères dont la langue est très mal connue, bien qu’on ait quelques inscriptions.
ii L’invasion gauloise
Les Gaulois étaient une des branches des peuples celtiques. Ils envahirent la Gaule, venant du Germaine entre le Vème et Xème siècle avant J.-C. Leur langue était du celtique continental- l’irlandais, le gaulois et le breton sont des langues celtiques insulaires. Cette langue était parlée dans presque toute la France actuelle. Mais aujourd’hui, il n’existe que très peu d’inscriptions gauloises.
Dans la Gaule latinisée, les paysans adoptèrent les mots latins pour les produits qu’ils devaient vendre à la ville, et gardèrent leur dénomination pour le sous produits. Du latin, les mots suivants sont nés :
latin Français
lac lait
butyrum beurre
farina farine
mel miel
petra pierre
cera cire
racemum raison
iii La romanisation
Après une période de grande puissance, puisque les Gaulois avaient peuplé une partie de l’Italie du Nord et Rome même, les Gaulois reculèrent : les Romains reprirent alors à partir de 154 avant J.C. l’Italie du Nord. Appelés par les Marseillais, ils s’emparent d’abord de la Provence dont ils firent la Provincia romana. Entre 58 et 50 avant J.-C, César soumit tout le reste de la Gaule, où les Gaulois avaient appelé les Romains pour les aider contre des envahisseurs germains. Rapidement, la colonisation romaine, créa des routes, des
villes et d’écoles, développa l’usage du latin, pratique d’abord par la bourgeoisie urbaine et par l’aristocratie campagnarde.
iv Les invasions barbares
A partir du IIIème siècle, des peuples germaniques s’introduisirent en Gaule, tantôt par infiltration, puis de plus en plus par la conquête armée. Le Francs ne pouvait pas opposer à d’autres invasions : celle des Alamans, qui s’établissent en Alsace et y introduisait un dialecte germanique par imposition au Vème siècle.
Pendant la période troublée des Vème à VIIème siècle, la disparition de la civilisation romaine et la destruction des écoles entraînent un recul de la connaissance du latin. En VIIème siècle, Saint Eloi Conseilla Dagobert le roi Franc, de prononcer des sermons en langue vulgaire, et le concile des tours en 813, rend officiel l’emploi de la langue vulgaire, la lingua romana rustica, pour les sermons adressés aux fidèles, ce qui est considéré comme Sermo Cotidianus. C’était à partir de ce moment-là que sorte la première écriture en français. C’était écrit en protofrançais (ou Romania lingua ou encore roman). C’est le Serment de Strasbourg prêté en 842 entre Louis Germanique et Charles le Chauve qui en formé.
1.1.2 Développement :
La grammaire qui est la plus importante partie de vocabulaire française est issue de formes orales populaires du latin déformé, qui a été transformé depuis l’époque de la Gaule romaine.
Au Moyen Âge, la langue française est composée d’une multiplicité de dialectes qui varient considérablement d’une région à une autre. On distingue principalement les parlers d’oïl (au Nord) et les parlers d’oc (au sud). Avec l’établissement et l’affermissement de la monarchie capétienne, c’est la langue d’oïl qui s’imposait
progressivement. Cette période était marquée par la grande peste et par la guerre de cent Ans, qui entraînait une désorganisation des institutions. Alors que la grammaire de cette période était plus transformée que cela de serment de Strasbourg.
Pendant la période de la règne de Louis XVI on trouvait des écritures classiques voire des institutions crées pour la défense de la langue française en 1549. Le groupe «Pléiade» a manifesté pour retenir une forme pure de français en matière de poésie. L’apparition de l’Académie française en 1635 était aussi pour la même raison. Et on trouve que la monarchie française apporta à la langue française par l’Académie et les grammairiens, l’influence des populations protestantes émigrées, qui facilite le développement de français dans cette époque.
En 1990, le conseil Supérieur de la langue française fit paraître au journal officiel un document intitulé, Les rectification de l’orthographe. Ces modifications manifestent les suivants :
-La soudure d’un certain nombre de noms composés (portemonnaie, pingpong, etc.).
-L’harmonisation du pluriel des noms composés avec celui des noms simples (un perce-neige; des perce-neiges, un garde-malade; des garde-malades).
-La possibilité de supprimer certains accents circonflexes sur le i et le u (voute, traitre, paraitre, huitre, etc.).
1.1.3 Etendue :
La langue française est parlée dans les cinq continents du monde. A part de l’anglais, le français est la langue la plus parlée, la plus enseignée dans le monde. Cette langue a de quatre cents cinquante millions (450 millions) de locuteurs dans le monde. La francophonie qui comprend soixante- quinze (75) états inclut vingt huit états (28) qui ont pour la langue officielle la langue française.
1.1.4 Variations :
On constate qu’il y a des différences dans la prononciation, dans l’expression de français dans le monde, surtout à l’oral. Le fait que la culture du monde varie d’une place à l’autre donne naissance à cet effet de variation. La plupart des locuteurs s’expriment en français dans leurs cultures comme cela convient. Ces exemples de variations se trouvent en Haïti, en Suisse, au Canada, même en Afrique. Voyons quelques exemples de ces variations :
Pays |
Vocabulaires de la variation
|
Nord de la France |
petit déjeuner, déjeuner, dîner/souper |
Normandie, Picardie, Lorraine, Canada, Belgique, Suisse, |
déjeuner, dîner et souper
|
Sénégal |
essencerie au lieu de station service |
Québec, Canada |
avoir une blondie au lieu d’avoir une petite amie |
Mais le français parisien reste toujours le français standard pris comme point de référence auquel on peut comparer d’autres variétés de français.
1.1.5 Statut :
La langue française est un trait de souveraineté en France. Elle est donc le principal véhicule de la pensée et de la culture française. En France comme ailleurs, le français est utilisé aussi comme une langue officielle, langue administrative, langue maternelle, langue d’enseignement privilégié, langue de commerce, langue de travail dans quelques pays du monde et dans certaines organisations. Cette présentation ci-dessous représente un résumé de ce statut.
PAYS OU RÉGION |
STATUT DE LA LANGUE |
France |
Langue maternelle et officielle |
Canada, Guyane française |
Langue maternelle et administrative |
Seychelles, Île Maurice |
Langue officielle et maternelle |
Québec |
Langue maternelle et officielle |
Côte d’Ivoire, Tchad, Congo, Cameroun, Mali, Niger, Togo, Madagascar |
Langue officielle ou administrative |
Nigeria |
Langue d’enseignement privilegié |
1.2 La Langue Yorùbá
1.2.1 Histoire:
Le mot yorùbá désigne en même temps ensemble du territoire, les peuples qui l’occupent et la langue. Cet un continuum dialectal de l’Afrique de l’ouest avec à peu près 25 millions de locuteurs. C’est aussi une l’une des langues principales parlées au Nigéria; particulièrement au sud-ouest; Ekiti, Lagos, Ondo, Osun, Oyo, Ogun, e.t.c. C’est aussi parlé au Bénin, Togo, en Bresil, Sierra Leone (reconnu comme Oku) et Cuba (reconnu comme Nago). Mais d’après une théorie largement répandue, la langue yorùbá provident d’Ife, l’ancienne ville où les premiers ancêtres des Yoruba se sont installés, et Oduduwa le fils d’Olodumare le tout puissant étant leur père.
1.2.2 Développement:
L’origine de la langue yorùbá n’est pas claire mais il est évident que la langue existe oralement depuis des années. Mais il est bien de noter que les premières écritures en langue yorùbá ont été publiées en 1819 par Bowdich, ceux qu’il a recherchés à Ashanti au Ghana. Donc, les écritures de la langue yorùbá ont pris naissance à l’étranger et aussi par un étranger.
‘‘That the first known writer of any yorùbá words was a non- yorùbá, and this occurred outside Yorùbá land was significant…” (T.A AWONIYI 1978:25)
« Que le premier écrivain connu d’un mot Yorùbá soit un non-yorùbá et que cela a été fait à l’étranger est significatif »
Aussi pendant un quart d’un siècle, l’étude de la langue se faisait à l’étranger, par ceux qui ne sont pas Yorùbá particulièrement en Sierra Leone.
La première apparition des études sur la langue dans les pays Yorùbá fut ménée, vers le milieu du XIXe siècle, par des missionnaires installés tout d’abord en pays Ègba. Le yorùbá d’Ȩgba servit de la base à l’étude de la langue, car l’un des esclaves libérés, Samuel AJAYI-CROWTHER a traduit la Sainte-Bible en 1844 de l’anglais à Yorùbá. Plus tard compte tenu de son importance historique, le parler d’Oyo fut étudié. C’est à partir de ces premiers études que c’est développé un Yoruba standard-sorte de lingua franca comprise théoriquement à travers tout le pays-qui est enseigné, parlé à la radio et à la télévision et employé dans la littérature écrite.
En effet, depuis les premiers romans écrits en yorùbá par Daniel O.FAGUNWA dans les années 1920 et qui poussaient leur inspiration dans l’imaginaire des contes et de la tradition orale, un nombre considérable d’ouvrages sont parus : romans picaresques à valeur didactique, romans moraux, romans policiers, poésie et surtout pièces de théâtre inspirées par la mythologie ou l’histoire. Les théâtres ambulants, développés à partir des fêtes rituelles liées aux ancêtres, sont une tradition ancienne ; cela explique peut être que cette forme d’expression littéraire soit privilégiée par les écrivains Yorùbá. Il existe aussi deux ou trois journaux en yorùbá. Leur parution, théoriquement hebdomadaire, est néanmoins irrégulière ; la mauvaise qualité d’impression absence de tons, voire de signes diacritiques, en rend la lecture souvent difficile.
1.2.3 Étendue :
La langue yorùbá est une langue dominante, très populaire et célèbre au Nigéria. C’est l’une des langues les plus développés dans le pays. Donc la langue a pénétré presque tous les coins du pays. Au sud-ouest du pays, c’est la langue d’origine ou langue maternelle. Les états où la langue yorùbá se parle incluent; Ekiti, Ondo, Lagos, Oyo, Osun, Ogun, Kwara et l’ouest de Kogi. Les locuteurs de la langue se trouvent à un certain degré car presque partout au Nigéria, on trouve la communauté de locuteurs yorùbá.
Aussi les locuteurs de la langue se trouvent au Bénin, Togo, en Côte d’Ivoire, au Brésil, à Cuba. En Europe, on trouve la communauté yorùbá.
1.2.4 Variation :
« Il n’existe pas « une » langue yorùbá, mais un continuum dialectal très différencié, le degré d’intercompréhension variant fortement d’un parler à l’autre » (Michka Sachnine 1997 : 9)
La langue yorùbá est un groupe de dialecte qui s’est liés. Ce continuum dialectal contient de plus que quinze variétés qui selon leur groupes se classifient en trois catégories :
i Le nord-ouest Yorùbá (NOY) :
Abeokuta, Ibadan, Oyo, Osun et Lagos
ii Le Yorùbá central (YC) :
Igbomina,Ife, Ekiti, Akure, Efon et Ijesa
iii Le Sud-est Yoruba (SEY) :
Òkìtìpupa, Ondo, Owo, Sagamu et Ijebu
i Le nord-ouest (NOY) :
Historiquement, le nord-ouest est ressortissant d’Oyo. Dans les dialectes, le proto- yorùbá /gh/ (un son vélaire fricatif) [Ɣ] et [gw] se sont mêlés pour produire /w/ ; les voyelles supérieures /ḭ/ et /ṵ/ ont disparu et sont remplacées avec /i/ et /u/ c’est ainsi les voyelles nasales. Enfin arrivé les voyelles modernes de la langue ; sept voyelles orales et cinq voyelles nasales.
ii Le sud-est (SEY) :
Ces peuples viennent du Benin en 1450 après J.C. Les parlers de ces groupes ont gardé les sons /gh/ et /gw/, et ont réduit les voyelles nasales /ḭn/ et /ṵn/, en les remplaçant avec /ẹn/ et /ϙn/. Aussi, l’emploi de deuxième et troisième pronoms pluriels est une caractéristique de ce groupe ; donc, àn/ an wá peut signifier ; venez (forme impérative deuxième personne pluriel de français) ou ils viennent (troisième personne pluriels) mais dans les régions du nord-ouest (NOY) on a ; ẹ wá → venez et wϙn wá → ils viennent.
iii Le Yorùbá Central (YC):
Ces groups de parlers sont influencés par les deux autres groupes de parler. Car son lexique est proche à cela du nord-ouest parlé mais ethnographiquement, ils sont liés aux parler du sud-est (SEY). Les dialectes de ces parlers sont moins développés que ceux des deux autres groupes. Mais il est bien de noter que malgré les variétés dialectes de la langue, la forme retenue au niveau de l’écrit, de parler à la radio, etc. c’est cela d’origine d’Ọyọ.
1.2.5 Statut :
La langue yorùbá est plus répandue au Nigéria. C’est la langue véhiculaire au Nigéria particulière au sud-ouest du pays. La langue sert comme une langue de commerce, d’échange au parlement, de divertissement, langue d’enseignement, e.t.c surtout dans les états de sud-est. Simplement dire, c’est la langue officielle du pays yorùbá.
Aussi, en dehors de l’Afrique, la langue yorùbá est une langue d’enseignement priviligiée car on trouve des Blancs qui s’intéressent à la langue et à la culture Yorùbá. À IOWA State University, Connecticut, U.S.A, University of Gainesville, Florida, University of Southern Illinois, Edwardsville, US à moins mentionner, le yorùbá est enseigné et les étudiants (les Blancs) viennent au Nigéria presque chaque année pour ce qu’on appelle bain linguistique dans la langue.
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